Campagne agricole# Adama Ouédraogo, président de AGRODIA: »Le bilan de l’opération de distribution des intrants agricoles est positif »

L’association des grossistes et détaillants des intrants agricoles (AGRODIA) est l’un des acteurs clés, dans la distribution des intrants agricoles, dans notre pays. « AGRODIA constitue une pièce maîtresse dans la mise en œuvre de la politique agricole, en matière de distribution d’intrants », soutient le président Adama Ouédraogo qui a bien voulu nous accorder un entretien. Il parle du mécanisme de distribution des intrants, et du bilan de l’opération qu’il juge positif.

Libération : Parlez-nous de votre structure ?
Adama Ouédraogo : AGRODIA est une structure qui regroupe 1200 membres et est représentée dans les 45 provinces et toutes les communes du Burkina Faso.

Libération : Comment s’effectue l’opération de distribution des intrants agricoles, dans les différentes localités ?
Adama Ouédraogo : Notre activité principale c’est la distribution des intrants agricoles, à savoir les pesticides, les semences, les engrais et le matériel agricole.
Pour la distribution des engrais subventionnés, AGRODIA s’occupe de l’approvisionnement et de la distribution dans toutes les communes, à travers ses membres qui s’y trouvent. Cette année, l’opération a débuté un peu tard et s’est très bien déroulée.
Libération : Quelles sont les conditions d’acquisition ?
Adama Ouédraogo : AGRODIA signe des conventions avec le ministère de l’Agriculture pour l’acquisition de la quantité dont ils ont besoin pour la campagne agricole. Il y a des boutiques de vente dans les différentes communes où les engrais sont stockés. Au niveau du ministère de l’Agriculture, à travers ses démembrements, un mécanisme est mis en place et implique notre structure. Ce mécanisme est appelé mécanisme « Abouti », c’est à dire que le même acteur fait le transport, l’acquisition et la distribution des intrants agricoles.
Ensuite, il y a le mécanisme « Ad’hoc » c’est à dire l’acquisition se fait à part et la distribution aussi se fait à part par un prestataire.

Libération : La quantité demandée est-elle suffisante ?
Adama Ouédraogo : C’est en fonction des besoins exprimés que le ministère que accompagne l’acquisition. Pour cette année, nous sommes autour de 23.000 tonnes d’engrais mis à la disposition des producteurs.

Libération : Si nous comprenons bien, le ministère de l’Agriculture s’appuie sur votre structure pour la distribution des engrais.
Adama Ouédraogo : Exactement, il s’appuie sur les réseaux de AGRODIA pour la distribution. Un système électronique de vente est mis en place. Le ministère émet des bons aux producteurs bénéficiaires qui paient avec des opérateurs de téléphonie mobile ( Orange money, Mobi Cash, Moov-money). Ils obtiennent un code et c’est avec ce code qu’ils se présentent devant les distributeurs pour l’enlèvement de leurs produits. Là, les fonds bien sécurisés. Aucun acteur ne touche à l’argent.

Libération : Les producteurs ont-ils été satisfaits ?
Adama Ouédraogo : Nous pensons que les producteurs ont eu les engrais au bon moment. Le bilan de l’opération est positif, puisque l’État a près de 99% de vente d’engrais aux producteurs. Nous avons fait de bons résultats.
Nous avons plus de 10 ans d’expériences dans cette activité. AGRODIA a atteint une certaine maturité où elle constitue une pièce maîtresse dans la mise en œuvre de la politique agricole, en matière de distribution des intrants agricoles.

Propos recueillis par Hamed Zerbo.