Entretien Alpha Solidarité

 Entretien Alpha Solidarité

Docteur Tiémoko Omar Sanou, directeur des Complexes Alpha Solidarité : « Le groupe Alpha Solidarité a enregistré cette année des résultats satisfaisants aux différents examens »

Docteur Tiémoko Omar est le directeur du groupe Alpha Solidarité. A la fin de chaque année scolaire, des cérémonies sont organisées pour récompenser les meilleurs élèves. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il fait le bilan des résultats obtenus, dans les classes intermédiaires et aux différents examens.

Libération : Cette année encore, la tradition a été respectée, au Complexe Alpha Solidarité. Peut-on connaitre les différents résultats enregistrés ?

Tiémoko Omar Sanou : Effectivement, cette année la tradition a été respectée. Au niveau de l’établissement nous avons enregistré d’excellents résultats. Au niveau du primaire, pour les classes intermédiaires, le taux de pourcentage est de 99,15%. Pour le post-primaire, il y a eu de bons résultats. Les 10 premiers par classe, ont été primés ; de la 6ème en 3ème. . Au niveau du second cycle, de la 2nd en terminale, l’enseignement technique, les résultats ont été également satisfaisants, avec un taux de 95% dans les classes intermédiaires.

Libération: Les 10 premiers ont été primés sur quelle base ?

T.O.S : C’est sur la base de la moyenne annuelle obtenue, en classe. Et nous avons un concours d’excellence interne qui permet également de distinguer les 3 premiers, de chaque classe, dans les différents cycles. L’autre point important, nous avons pu également effectuer, le cahier de charge du préscolaire. Il s’agissait de faire les bulletins pour les enfants de la maternelle. Et là, nous avons pu faire les 3 bulletins, du 1er, 2ème et du 3ème trimestre. Cela a permis aux parents, de voir l’évolution de leurs enfants au niveau de ces classes de préparation.

Libération : Les prix sont composés de quoi ?

T.O.S : Les prix sont divers. Nous essayons au maximum d’encourager nos enfants, avec des fournitures scolaires, des engins, des objets didactiques, et enfin des bourses scolaires. La particularité cette année, nous avons décidé de prendre en charge, l’année prochaine, les frais de scolarité, des meilleurs élèves déplacés internes, dans notre établissement.

Libération : Parlant de ces élèves déplacés internes. Comment ont-ils été inscrits ?

T.O.S : Concernant les élèves déplacés internes, nous avons trois catégories.

Il y a ceux qui sont venus s’inscrire d’eux-mêmes ; nous avons-nous-mêmes demandé 100 déplacés internes dont les frais de scolarité ont été entièrement payés, par nous-mêmes ; et enfin les élèves déplacés internes qui sont passés par le service de l’éducation de la mairie. Ils ont pu s’intégrer parmi nos élèves. La preuve ! Lors de nos journées culturelles, ils ont beaucoup participé et certains ont même eu des prix.

Libération : Revenons aux résultats des différents examens…

T.O.S : Au CEP, le groupe Alpha Solidarité a fait un taux 98,99%, avec 465 admis. Cela montre que nous sommes des pourvoyeurs d’un grand nombre d’élèves en classe de 6ème. C’est vraiment un résultat satisfaisant pour nous, vu la complexité des sujets qui ont été administrés cette année, on trouve que les élèves se sont bien débrouillés, pour s’en sortir. Nous sommes aussi fiers de nos enseignants qui ont été également encouragés.

Au niveau du BEPC, nous avons été satisfaits, par les résultats. Il y a une de nos élèves, du nom de Bikienga Fatimata qui a eu 18,13 de moyenne. Dans la ville de Bobo, elle doit être la meilleure. Nous allons vérifier au niveau de la direction régionale. Elle a été formée chez nous, du CP1 jusqu’en 3ème. Comme récompense, elle a reçu une moto toute neuve. C’est dire que nous façonnons les élèves et nous accueillons d’autres. Les élèves qui sont assidus et sont suivis par les parents, donnent toujours ce genre de résultats. Elle n’est pas la seule. Il y a 23 élèves qui ont eu 13, 14, 15 de moyenne. Nos remerciements vont aussi, à l’endroit des enseignants.

Dans le domaine du sport, au football féminin U 15 de l’USSUBF, notre équipe est première dans la région des Hauts-Bassins.

Libération : Cette année, quelles sont les innovations ?

T.O.S : Nous avons constaté qu’au niveau de l’enseignement général, il se trouve souvent que pour des problèmes sociaux, d’autres élèves n’arrivent pas à terminer le cycle. Et nous avons aussi compris que pour intégrer la fonction publique ou la société, il y a des compléments à faire sur l’enseignement général qui fait surtout une science fondamentale mais pas souvent des sciences appliquées. Alors, nous avons introduit des métiers de base, notamment la plomberie, l’électricité. Nous avons aussi l’agro-alimentaire, le volet pâtisserie. Et ces métiers de base sont pour les classes intermédiaires ; de la 6ème en 4ème et la 2nd en 1ère. Nous le faisons à 25000 FCFA, c’est-à-dire à coût social, pour tout élève inscrit à l’établissement. Lorsque l’élève n’est pas dans l’établissement et qu’il remplit les conditions d’âge et de discipline, il paie la somme de 50000 FCFA, pour suivre 6 mois de formation. Nous avons des attestations à la fin de la formation, puisque nous avons un lycée technique. Avec l’attestation, l’élève est capable d’être candidat aux examens de certificat de qualification professionnelle (CQP) et du brevet de qualification professionnelle (BQP). Ce sont des examens de qualification professionnelle nationale.

Libération : Quel appel avez-vous à lancer aux autorités et aux parents d’élèves ?

T.O.S : A ce niveau, j’ai beaucoup de choses à dire. Le premier point, c’était de demander aux autorités, de revoir le contenu pédagogique, parce que nous trouvons qu’il n’est pas adapté aux besoins. Les élèves n’arrivent pas à se retrouver avec le contenu qu’ils ont. Deuxième point important, c’est la scolarisation précoce. Quand on amène les enfants très tôt à la maternelle, on les brutalise psychologiquement et on les fait goûter à l’échec social, avant l’adolescence, lorsqu’on rend très complexe les sujets des examens du CEP. Nous sommes en Afrique, l’échec scolaire avant l’âge de 15 ans, est synonyme d’échec social dans sa communauté. Et ça bouleverse beaucoup d’élèves. Un autre point important, c’est que les autorités nous accompagnent dans l’assainissement autour des écoles. Dans les kiosques installés autour des établissements, on vend des produits qui ne sont pas bons pour la santé des élèves et leur éducation. Nous souhaitons que les autorités y pensent.

Quant aux parents d’élèves, beaucoup baissent les bras, à partir du CEP. Ils n’accompagnent plus les enfants. Et pourtant c’est la phase critique de la vie d’un enfant. Donc, nous demandons aux parents de les suivre.

Propos recueillis par Hamed Zerbo

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