Tchad : Les dessous de la mort du maréchal Idriss Déby Itno
L’annonce du décès, du président tchadien, le maréchal Idriss Déby Itno, a produit l’effet d’une bombe, en Afrique et dans le monde. Fraichement réélu président, avec un taux de près de 80%, de suffrage exprimé, pour un 6ème mandat, le chef de l’Etat, est officiellement tombé, les armes à la main, au cours des combats contre les rebelles du front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Selon le porte-parole de l’armée, le général, Azem Bermandou Agouda, il dirigeait les opérations sur le terrain, et il a été blessé, lors des combats. Transporté d’urgence à N’Djaména, la capitale, pour des soins, il rend l’âme quelques heures après, de suite ses blessures. Malheureusement, le porte-parole ne fait pas cas des circonstances de sa mort. Ce qui laisse libre cours, à toutes sortes de commentaires.
On parle désormais du maréchal Déby qui a dirigé son pays, d’une main de fer, au passé.
Des zones d’ombre autour de la mort du président Idriss Déby
C’est précisément, le 1er décembre 1990, que Idriss Dédy Itno, à la tête d’une rébellion, chasse le président Hussein Habré pour prendre le pouvoir. Il utilise la violence pour le conserver. C’est logique ! Tout pouvoir qui s’arrache par les armes, est protégé par les armes. Il devient un partenaire incontournable pour la France, dans la région. Celle-ci n’hésite pas à voler à son secours, pour le maintenir dans son fauteuil. Le maréchal Idriss Déby Itno est un allié sûr de la France, dans la lutte contre les groupes terroristes. Ses hommes très aguerris, dans les combats, se sont toujours illustrés sur les champs de bataille, au Mali, au Niger et dans la région du lac Tchad.
Le président Déby, en bon chef militaire, est souvent aux côtés de ses hommes au front, pour remonter leur moral. Et c’est sur le terrain des combats, pour la défense de l’intégrité de son territoire, face aux rebelles, qu’il est tombé. A-t-il été atteint par les balles des ennemis ? Il est très difficile de pouvoir tirer sur lui, au milieu de ses soldats. Même s’il est un guerrier, il ne va pas s’exposer. Et chose curieuse, c’est le chef du FACT, Mahamat Mhadi Ali qui était le premier à informer l’opinion nationale et internationale, que ses hommes ont blessé, le président Idriss Déby Itno, au cours des combats. « Nous étions au courant qu’il était avec ses hommes et nous connaissons leur position », explique-t-il sur les ondes de RFI. Question. Qui a donné la position du président Tchadien aux rebelles ? Soit, c’est la France qui veut se débarrasser de son allié devenu encombrant, soit l’information provient de l’entourage immédiat du chef de l’Etat, si réellement ce dernier est tombé sur le champ de bataille. Son 6ème mandat est un mandat de trop pour la grande majorité des Tchadiens. Ils ne peuvent pas l’accepter. Il ne peut pas constituer, à lui seul, un blocage pour le pays. Alors, avec la complicité des officiers supérieurs influents, un coup d’Etat peut être fomenté, pour l’écarter. Et pour ne pas perdre le pouvoir, ils le remplacent par son fils. C’est comme si Idriss Déby occupe toujours le fauteuil présidentiel.
Nombreux sont ceux qui pensent que le maréchal Idriss Déby Itno a été assassiné. Surtout qu’il y a un flou total autour, du jour de sa mort. Pendant que l’armée parle de mardi, d’autres sources disent que c’est le lundi, que le chef suprême des armées a succombé à ses blessures. Tôt ou tard, on saura la vérité sur la mort, du président Idriss Déby Itno.
André Séni