Ouattara Siaka, SG aux relations extérieures : « J’ai été exclu de l’UNCEA, parce que je suis pour l’agrément dans la filière »

 Ouattara Siaka, SG aux relations extérieures : « J’ai été exclu de l’UNCEA, parce que je suis pour l’agrément dans la filière »

Le secrétaire général aux relations extérieures de l’union nationale des commerçants et exportateurs de l’anacarde (UNCEA), Ouattara Siaka, dit « Ouat La joie » a été exclu, au cours d’une assemblée générale extraordinaire. Il se prononce sur cette exclusion et sur d’autres sujets, dans cet entretien qu’il nous a accordé.  

Libération : Il y a un débat autour de l’agrément au sein de la filière anacarde. Quelle est l’importance de ce document pour les acteurs ?

Ouattara Siaka : L’agrément n’a jamais été une mauvaise chose, pour les acteurs de la filière anacarde (commerçants, pisteurs, et exportateurs). C’est un document très important pour eux. Il nous permettra, de mieux nous organiser, et de mieux contrôler les prix sur le terrain. Les années écoulées, de nombreux acteurs ont eu du mal à écouler leurs marchandises. Les Indiens fixaient les prix de l’anacarde comme ils voulaient. Je me dis qu’avec l’agrément, nous pouvons bénéficier du soutien du ministère du Commerce pour le contrôle des prix. Mais, l’union nationale des commerçants et exportateurs de l’anacarde (UNCEA) rejette ce document, sous prétexte qu’il n’arrange pas les acteurs de la filière. Le ministère du commerce et le conseil burkinabè de l’anacarde l’ont invitée, maintes fois, pour échanger sur la question, mais elle a toujours refusé. Et comme les dirigeants de la structure ne veulent pas les rencontrer, moi, je suis aller les écouter. Et c’est là, qu’ils disent que, je les ai trahis.

Libération : Pourquoi l’UNCEA refuse-t-elle l’agrément ?

Ouattara Siaka : Pour moi, les dirigeants de la structure ayant déjà les moyens, ne veulent pas que les petits émergent. Avant, les Indiens préfinançaient les commerçants, pour l’achat de l’anacarde. Ce sont les responsables de l’UNCEA qui leur ont dit d’arrêter. Ils disent avoir de l’argent pour pouvoir acheter les produits. Avant, les Indiens demandaient la quantité des produits et fixaient une date pour l’achat. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

De nombreux acteurs voient l’importance de l’agrément, et le demandent.

Libération : Quelle est la raison de votre exclusion de l’UNCEA ?

Ouattara Siaka : La raison principale est liée, à l’agrément. Comme moi, je suis pour ce document, et j’ai participé à la rencontre, pour son élaboration avec le CBA, ils trouvent que je les ai trahis. Je leur ai dit que, je ne suis pas parti au nom de l’UNCEA, mais en mon nom propre. Ils demandent de m’excuser auprès des membres, et je l’ai fait. Deux jours après, je constate qu’ils ont enlevé mon numéro, du groupe WhatsApp du conseil d’administration et de celui du bureau exécutif. J’ai appelé quelques membres pour comprendre, ils m’ont fait savoir que c’est le président qui a dit d’enlever.

De nos jours, les commerçants sont prêts pour l’agrément. A l’assemblée générale, la fois passée, nous étions 39 participants dans la salle. 36 personnes ont voté pour l’agrément, mais pas pour cette année, 2 ont voté contre, et 1 personne s’est abstenue. Vous voyez, les acteurs de la filière anacarde veulent l’agrément, pour pouvoir bien mener leurs activités.

Libération : Et si les dirigeants de l’UNCEA viennent vers vous, vous demander de revenir. Allez-vous accepter ?

Ouattara Siaka : Déjà qu’on ne se comprend pas, ça sera difficile de travailler ensemble. Je préfère ne pas y retourner.

Propos recueillis par Bernard  

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