Interview/Honorable député Yacouba Millogo

 Interview/Honorable député Yacouba Millogo

« Le chef de l’Etat, Rock Marc Christian Kaboré rentrera dans l’histoire, s’il organise réellement, le retour de Blaise Compaoré au Burkina »

Il est élu député, sous la bannière du CDP, dans la province du Houet. Yacouba Milllogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a bien voulu nous accorder un entretien. Dans cette interview, il parle des élections couplées du 22 novembre dernier, de l’élection du président de l’Assemblée nationale, de la formation du gouvernement, de la réconciliation nationale etc…..

Libération : Quel est l’objectif de cette rencontre organisée par votre parti

Yacouba Millogo : Nous avons effectivement tenu une assemblée générale, à l’appel du secrétaire général de la section provinciale, Christophe Sanou. L’ordre du jour a porté sur deux points :

Premier point. Nous débutons une nouvelle année, il est de bon ton, que nous nous présentons les vœux de nouvel an. Les vœux de santé, de bonheur, de réussite et de succès dans nos entreprises….

Deuxième point. Ce sont les remerciements. C’est l’occasion de remercier, les militants et sympathisants qui ont abattu un travail titanesque, pendant les élections. Au sortir de ces élections, nous avons eu, 1 député au Houet. Cela est deçà de nos attentes. Au plan national, nous sommes la 2ème force politique.

Libé : Vous êtes député du CDP. Peut-on connaitre votre parcours politique ?

Yacouba Millogo : Tout a commencé, en 1992, lorsque j’étais délégué général adjoint, du Lycée municipal devenu aujourd’hui, Lycée Vinama Tiémounou. C’est depuis ce temps, que le virus de la politique nous a pénétrés. Je peux dire que c’est Yacouba Coulibaly, ancien DG de la SONACOR qui m’a inspiré. Nous avions animé en son temps, les structures des élèves, de l’ODP/MT. Après ça, nous sommes allés à l’université, où j’étais naturellement dans les structures des étudiants, de l’ODP/MT qui est devenu par la suite, CDP. J’y suis resté, jusqu’à ce que je sois admis à l’ENAREF. J’ai continué à animer les structures du parti. J’ai animé aussi, l’union nationale des jeunes du parti. Le camarade Salif Sawadogo était le président, de la structure. C’est véritablement en 2012, que j’ai fait acte de candidature. J’étais 6ème titulaire. Soungalo Ouattara était tête de liste. Nous avions eu 3 députés, dans le Houet. Le mandat a été écourté. En 2015, j’étais 2ème titulaire, sur la liste, après Alfred Sanou. Je n’ai pas pu passer. En 2020, la direction nationale et les structures provinciales du parti ont estimé que je pouvais conduire la liste. En 2003, j’ai été membre du bureau politique national (BPN) et admis au BEN en 2015. Voilà résumé, mon parcours politique.

Libé : Vous n’avez pas été élu conseiller municipal ?

Yacouba Millogo : Je n’ai jamais fait acte de candidature pour être conseiller municipal. Mais, dans ma circonscription, j’ai toujours travaillé à ce que nous ayons des élus.

Libé : Quelle appréciation faites-vous, de la position de votre parti qui a bousculé des grands partis pour devenir la 2ème force politique ?

Yacouba Millogo : Cela n’est pas surprenant, et s’explique. En 2015, notre candidature à l’élection présidentielle a été invalidée. Pendant l’insurrection populaire, les domiciles, de certains de nos militants, ont vandalisés, incendiés etc… Des militants ont été persécutés. Donc, il faut prendre les résultats de ces élections, avec des pincettes. En 2020, notre ambition, c’était de prendre le pouvoir, et être la première force. Nous sommes la 2ème force politique et notre candidat, le président Eddie Komboigo, a battu Zéphirin Diabré à l’élection présidentielle. Les résultats de 2015 ne reflètent pas la réalité, puisque le CDP n’avait pas toutes ses forces, pour aller à ces élections.   

Libé : Des populations disent être trahis, par l’opposition qui n’a pas présenté de candidat à l’Assemblée nationale, à l’élection du président de l’Institution. Qu’en dites-vous ?

Yacouba Millogo : Soyons réalistes. Tous les députés de l’opposition sont combien ? Est-ce qu’avec une vingtaine de députés, on peut élire un président de l’Assemblée ? Il ne faut pas faire une piètre figuration. Il faut dire aussi, qu’en partant à l’élection du président de l’Assemblée, l’opposition ne s’était pas concertée, pour présenter un candidat. Aussi, à l’époque, nous avions appris dans les coulisses que l’UPC avait entamé des démarches, pour aller à la majorité. Au-delà de cela, nous avons estimé que le candidat qui a été présenté, par le MPP, était jeune. En plus de cela, le président Roch Marc Christian Kaboré, dans son discours d’investiture a été on ne peut plus clair. Il a dit, son cheval de bataille, c’est la réconciliation. Les filles et les fils du pays doivent se réconcilier. Nous-mêmes, avons eu des approches, avec le président l’Assemblée nationale, qui est dans des prédispositions pour qu’on puisse se donner la main, pour gérer ensemble l’Assemblée nationale. La majorité a 102 députés et l’opposition en a 25. L’opposition peut avoir quoi, si on doit aller au vote. Il faut être réaliste. Ce n’est pas parce qu’on a voté le président de l’Assemblée nationale, qu’on va accepter voter toutes les lois. Nous allons veiller, à ce que tout acte qui doit être posé, à l’Assemblée, soit au profit des populations qui nous ont mandatés. Nous devons montrer à travers cet acte, que nous voulons aller à la réconciliation.

Libé : Comment appréciez-vous, l’équipe gouvernementale mise en place ?

Yacouba Millogo : Il ne faut pas voir le gouvernement, il faut voir ce que les hommes peuvent faire. On ne peut pas les juger maintenant. C’est la mise en œuvre de la feuille de route, du président Roch Marc Christian kaboré, qui nous intéresse. La réconciliation est au cœur de son dispositif. Il a dit que dans 6 mois, il fera venir le président Blaise Compaoré au Burkina. A ziniaré, pendant la campagne électorale, il a dit que Blaise Compaoré n’est n’importe qui, et qu’il va travailler à le ramener chez lui, au Burkina. Si Roch arrive à faire ça, il rentrera dans l’histoire. Il n’y a pas que les aspects politiques dans la réconciliation. Le ministre Zéphirin Diabré l’a dit ; il y a d’autres dossiers à régler. Aussi, il faut travailler à relancer l’économie du pays.

Il y a aussi la répartition des richesses. Je ne suis pas régionaliste, mais, personnellement, je ne suis pas content de la configuration de l’équipe gouvernementale. J’estime que la répartition géospatiale n’est pas équilibrée. Elle est déséquilibrée en défaveur de la province du Houet. Le chef de l’Etat devrait donner un signal fort, en montrant qu’il aime le Houet, en faisant plus que ce qu’il a fait au compte de la province. Et c’est début de son mandat, nous allons l’interpeler afin qu’il fasse mieux. J’estime que le Houet regorge de fils capables de travailler dans le gouvernement.

Maintenant, on attend de voir les membres du gouvernement à l’œuvre. D’aucuns parlent de l’entrée de Zéphirin dans le gouvernement. Moi, je ne le juge pas. C’est son parti qui l’a décidé. L’essentiel pour moi, c’est que, ce pour quoi, il a été appelé au gouvernement, il puisse accomplir cette mission.

Il faut une vraie réconciliation afin qu’on puisse conjuguer, certains maux comme l’insécurité, la pandémie à coronavirus etc… au passé. Le chef de l’Etat a les leviers pour régler ces problèmes.

Propos recueillis par Bernard

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