Second mandat du Président Kaboré / Zéphirin Diabré ira-t-il cette fois-ci à la soupe ?

 Second mandat du Président Kaboré / Zéphirin Diabré ira-t-il cette fois-ci à la soupe ?

Les résultats de l’élection présidentielle, du 22 novembre dernier, sont connus. Le Président sortant, Roch Marc Christian Kaboré est réélu, pour un second mandat, de 5 ans. Ses adversaires,en bons perdants, l’ont félicité pour sa victoire.

Le président de l’union pour le changement (UPC), Zéphirin Diabré, est le gros perdant, des élections présidentielle et législative, du 22 novembre 2020. Non seulement, il est arrivé 3ème à l’élection présidentielle, avec un taux de 12, 46%, après le président Eddie Komboigo, du CDP, qui a obtenu 15,54%, mais il a aussi perdu sa place de chef de file de l’opposition politique (CFOP). Une véritable chute pour Zéphirin Diabré et son parti. Il n’a obtenu que 12 sièges, à l’Assemblée nationale, contrairement à l’élection de 2015 où il avait remporté 33 sièges. Aujourd’hui, la question, que nombre d’observateurs de la scène politique se posent est : Zéphirin Diabré va-t-il composer, cette fois-ci, avec le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré ?

En 2015, rappelons-le, après les élections législative et présidentielle, le MPP n’ayant pas eu la majorité à l’Assemblée nationale, avait tendu la main, à l’UPC pour la cogestion du pouvoir. Courant fin décembre de la même année, les membres du bureau politique national (BPN) de l’UPC se sont réunis, pour débattre de la question. Car, à l’époque, certains cadres du parti étaient pour la cogestion du pouvoir avec le MPP. Selon eux, Zéphirin Diabré, alors chef de file de l’opposition, avait joué un grand rôle, aux côtés des autres opposants dont feu Salif Diallo, Simon Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré, dans l’insurrection populaire, des 30 et 31 octobre 2014, qui a entrainé la chute de Blaise Compaoré. Pour eux, l’UPC doit bénéficier des fruits de cette lutte historique.

D’autres s’étaient farouchement opposés, estimant que le parti doit rester dans l’opposition et jouer son rôle de contre-pouvoir. Au finish, l’UPC a refusé la proposition du MPP. Cette situation avait provoqué une crise, au sein du parti, qui a engendré des démissions, dont celle de Louis Armand Ouali.

Cette année encore, après la proclamation des résultats des élections, les membres du bureau politique national (BPN) de l’UPC se sont rencontrés, pour décider, si le parti restera dans l’opposition ou pas. Les supputations vont bon train sur cette rencontre entre Zéphirin Diabré et ses hommes. A en croire des sources dignes de foi, le parti n’a pas encore donné sa position.     

Il se trouve dans une situation inconfortable. Cinq ans dans l’opposition, ce n’est pas facile. Ça affaiblit, ça use, dit un analyste politique.

De l’avis de nombre d’observateurs de la scène politique nationale, Zéphirin Diabré pourrait emboiter les pas, de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, de l’UNIR/PS, qui a abandonné son costume d’opposant, pour travailler avec la majorité présidentielle. Le MPP et ses alliés ont déjà la majorité à l’Assemblée nationale. Ils ont plus de 80 députés. Le président Roch Marc Christian Kaboré n’a pas forcément besoin du parti du lion, pour diriger le pays. Il peut gérer son second mandat sans soucis.

Le chef de l’Etat, pourrait tendre la main à Zéphirin Diabré, pour relever le défi de la réconciliation, qui occupe une place de choix, dans son programme. Il a besoin du concours de tous les Burkinabè pour réussir, au nom de la paix, de la stabilité et du vivre-ensemble.

Une cogestion du pouvoir avec le parti du lion n’est donc pas à exclure.

André Séni

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