Quand Norbert Zongo ouvre les portes de l’Assemblée nationale aux partis de l’opposition
« L’intellectuel n’est rien, s’il ne vit pas entièrement dévoué à la cause de son peuple, s’il n’est pas une part de ce peuple, rien qu’une part, une part embrasée, mais une part tout de même, une part intégrée, sans honneur particulier. C’est cela être un intellectuel pour un peuple soumis, humilié, bafoué, exploité, asservi : Se fondre au sein de son peuple au risque de s’y perdre ». Jean Marie Adiaffi. (In La carte d’identité)
Le journaliste d’investigation, Norbert Zongo, était un intellectuel qui était dévoué à la cause du peuple burkinabè. Il n’a pas vécu inutilement. Il a laissé des traces indélébiles, sur terre, avant de s’en aller. A l’instar de feu Thomas Sankara, un autre digne du pays, il a minimisé ses intérêts face aux intérêts du peuple. Avec sa plume, il a farouchement mené un combat contre le régime de Blaise Compaoré, pour une véritable démocratie dans notre pays. Les violations de droits de l’homme, les détournements de deniers publics, les crimes économiques et de sang, etc…. étaient dénoncés dans les colonnes de son journal « L’Indépendant ». Pour lui, le Burkinabè doit mériter son nom homme intègre aux yeux des autres peuples. On ne peut pas se dire intègre et passer son temps à endeuiller des familles au nom de ses intérêts.
Il était perçu par certains, comme le vrai opposant au régime Compaoré.
Le 13 décembre 1998, il tombe les armes à la main, sur la route de Sapouy. Son assassinat a plongé le pays, dans une grave crise, obligeant le pouvoir à faire des réformes politiques, pour ramener la stabilité dans le pays. En 2001, le code électoral est révisé, avec l’introduction de la règle du plus fort reste pour les élections municipales et législatives. Ce qui a mis fin, à la domination du CDP à l’époque qui faisait le « Tuk-guili » (tout ramasser en moré) pendant lesdites élections, et permis aux partis de l’opposition, surtout les plus petits, d’avoir des sièges à l’Assemblée nationale, dans les conseils municipaux.
C’est dire que, le combat mené par Norbert Zongo jusqu’à sa mort, n’a pas été inutile. Il a ouvert la porte de l’Assemblée nationale à des députés.André Séni