Olivier Yelkouni SG du SYNAF: « Si un avocat commet un manquement, dans le cadre de l’exercice de sa profession, l’ordre des avocats peut prononcer des sanctions, contre lui »
Le syndicat national des avocats du Faso (SYNAF) a tenu, du 8 au 10 avril 2021, a Bobo-Dioulasso, son 4ème congrès ordinaire, autour du thème : « L’avocat burkinabè dans le contexte du système d’exercice harmonisé de l’UEMOA : Perspectives et prospective ». A l’issue de la rencontre, le secrétaire général du syndicat, Olivier Yelkouni, a bien voulu nous accorder un entretien. Il parle des priorités du nouveau bureau mis en place, de comment créer un cabinet et le gérer, et des sanctions prises à l’encontre des avocats qui commettent des manquements dans l’exercice de leur profession etc…..
Libération : Vous venez d’être élu, secrétaire général du syndicat national des avocats du Faso. Quelles sont les priorités de votre bureau ?
Olivier Yelkouni : Notre priorité, c’est de nous engager, pour l’intérêt moral et matériel de l’avocat burkinabè. Nous allons organiser, une assemblée générale qui va nous tracer le programme, pour les 3 années à venir. L’assemblée va décider de ce qui sera fait, les 3 années à venir.
Libération : La rencontre a-t-elle tenu toutes ces promesses ?
Olivier Yelkouni : Je peux dire que la rencontre a tenu toutes ses promesses. Nous avons examiné la profession d’avocat, dans tous ses aspects, sous le prisme du règlement UEMOA. Quand je parle de tous ses aspects, c’est d’abord l’accès à la profession, ensuite l’exercice de la profession. Nous les avons examinés, à la lumière du règlement UEMOA, qui encadre cette profession-là. Nous avons également revisité ce qui reste du droit national qui l’encadre. Au regard de la pertinence des thèmes, des débats et des idées qui ont été fournis, je pense que ce congrès a tenu toutes ses promesses.
Libération : Peut-on connaitre les recommandations formulées, à l’issue des travaux ?
Olivier Yelkouni : Nous avons formulé des recommandations, pour que la création des cabinets et leur management fassent l’objet de colloque, pour permettre à nos confrères de savoir comment, on crée un cabinet et comment on le gère. Parce qu’il n’y a pas de différence entre un cabinet d’avocat et une entreprise. Et comme l’avocat doit vivre de son cabinet, il y va de son intérêt, qu’il sache comment le gérer.
Libération : Nous savons que le rôle principal d’un avocat, c’est de défendre la veuve et l’orphelin. Malheureusement, il y a des avocats qui font main basse, sur l’argent de leurs clients. Comment le syndicat va combattre ces genres de pratiques ?
Olivier Yelkouni : Cet aspect relève d’abord, de l’ordre des avocats qui est un organe disciplinaire. Si un avocat commet un manquement, dans le cadre de l’exercice de sa profession, l’ordre peut prononcer des sanctions, contre cet avocat. Ensuite, au-delà de l’ordre des avocats, les juridictions peuvent le poursuivre parce que l’avocat n’a pas d’immunité. Si un justiciable estime qu’il a été grugé par un avocat, il peut saisir soit le conseil de l’ordre qui va engager la procédure disciplinaire contre cet avocat, ou bien saisir directement les juridictions. Nous, en tant que syndicat, nous dénonçons, et nous ne sommes pas d’accord, qu’au sein des avocats, il y ait ces genres d’indélicatesses. Et au cas, où nous serons témoins de ces indélicatesses, nous allons saisir qui de droit, c’est-à-dire les organes ordinaux pour qu’ils tirent toutes les conséquences.
Propos recueillis par Hamed Zerbo