Affaire Norbert Zongo / Une réunion secrète entre Blaise Compaoré, Yacouba Isaac Zida et les chefs de l’ex RSP pour couvrir François Compaoré.

 Affaire Norbert Zongo / Une réunion secrète entre Blaise Compaoré, Yacouba Isaac Zida et les chefs de l’ex RSP pour couvrir François Compaoré.

 Tous ceux que nous avons approchés, dans le cadre de cette enquête ont été formels, pour reconnaître que le projet d’assassinat Norbert Zongo a été monté et exécuté, à l’insu du président Blaise Compaoré. On le verra après, et on constatera aussi son changement d’attitude plus tard.

Après le mini-sommet de l’OUA, au cours duquel la ville de Ouagadougou était en ébullition, Blaise Compaoré s’était retiré  pendant deux semaines, dans son palais de Ziniaré. Il ne voulait voir personne. Sa propre épouse qui était allée, pour un jour, pour le voir a été purement et simplement refoulée. François Compaoré a également  subi le même sort que Chantal Compaoré. »Le petit président » de retour au pays, a rapidement pris contact avec certains membres influents, du régime, qui ont désigné des médiateurs. Des gens comme Oumarou Kanazoé, Alizéta Ouédraogo dite Alizet Gando, Franck Alain Kaboré, Simon Compaoré… devaient se charger d’approcher le président Compaoré pour lui expliquer le problème, et surtout l’amener à accepter le fait accompli. Vers la fin de sa « retraite » de Ziniaré, un après-midi, arrive le colonel Gilbet Diendéré accompagné de François Compaoré. Après une partie de football  disputée, avec certains éléments de la sécurité présidentielle, Gilbert, Blaise et François s’éloignent du groupe. Ils y sont restés, jusqu’à la tombée de la nuit. Rien n’a filtré de cet entretien qui semble avoir été celui de la réconciliation entre les deux frères. Mais, le mouvement populaire créé par la crise ne faiblit pas ; bien au contraire, il grandit depuis le dépôt du rapport de la CEI, le 7 mai 1999. Malgré son discours, à la Nation, du 21 mai, le mouvement gronde. Alors, Blaise Compaoré prend la résolution, le 28 juin 1999, de réunir le staff du commandement du RSP pour lui parler, les yeux dans les yeux. C’était, le jour de l’ouverture de la Conférence islamique (OCI) à Ouaga 2000 ; c’est le même jour, qu’on a procédé à l’inhumation du soldat de 1ère  classe Son Bagré. La réunion a été fixée, à 20h à l’ancien Palais présidentiel. A l’heure indiquée, on voit défiler tout le staff de commandement : les colonels Nazingouba Ouédraogo et Boureima Kéré, le commandant Omer Bationo, les capitaines Yacouba Zida et Céleste Coulibaly, le regretté major Kambou, major Jean Pierre Bembamba, l’adjudant-chef Norbert Maghini, l’adjudant Marcel Kafando…

Du côté de la sécurité rapprochée, on pouvait remarquer, la présence de nombreux éléments comme le sergent Naon Babou, ou le caporal Bassana Bassolet…C’est finalement vers 22 heures, que le président Compaoré est apparu, vêtu d’une chemise rayée, de manches longues fourrées, dans un pantalon noir. C’est lui seul qui a parlé, au cours de cette rencontre. Il a d’abord recommandé la grande discrétion, la disponibilité et la concession au sein du commandement. Il a ajouté qu’il y a des choses, qu’on ne peut pas dire à tout le monde. Il a cité les noms de trois chefs d’Etat, dont un est  toujours en exercice, un autre a été renversé par un coup d’Etat militaire et un n’est plus de ce monde pour dire que ces gens-là tuent et que ce n’est pas à cause d’une seule personne au Burkina, que

Des vont se lever faire des choses et oublier tout ce qui a été fait dans le pays. Enfin, il a ajouté que pour la situation qui s’est présentée (mort de Norbert Zongo) qu’elle va rougir les yeux certes mais, que ça va passer.

Source : L’Indépendant Spécial 13 décembre 2004

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